Le groupe Le Monde poursuit sa transition numérique en annonçant un partenariat avec la start-up américaine Perplexity, spécialisée en intelligence artificielle générative. Cet accord prévoit la rémunération du quotidien pour l’utilisation de ses contenus par l’outil Perplexity, qui combine moteur de recherche et assistant conversationnel. Si l’accord est d’envergure moindre que celui signé précédemment avec OpenAI, Le Monde ne participe pas ici à l’entraînement des modèles il marque toutefois une étape importante vers une nouvelle manière de diffuser l’information, en s’insérant dans les interfaces d’IA qui façonnent désormais la recherche sur Internet.

Concrètement, les utilisateurs de Perplexity verront s’afficher des extraits et des liens vers les articles du Monde dans leurs réponses, renforçant à la fois la visibilité du journal et ses revenus, assimilés aux « droits voisins ». Une technologie développée par Perplexity sera également intégrée progressivement sur les supports numériques du Monde pour permettre aux lecteurs d’interagir directement avec ses contenus via un outil basé sur l’IA. Ce partenariat s’inscrit aussi dans la stratégie d’internationalisation du groupe, notamment à travers sa version en anglais, en ligne depuis trois ans.

Forte de ses 661 000 abonnés et d’un chiffre d’affaires en hausse (309,5 millions d’euros en 2024), la maison Le Monde affiche clairement son ambition de multiplier ce type d’alliances. Le groupe envisage d’étendre cet accord à ses autres titres comme Télérama ou Le Nouvel Obs, tout en poursuivant des discussions avec d’autres acteurs de l’intelligence artificielle. Une stratégie d’ouverture assumée face à un marché en mutation, où certains éditeurs collaborent avec les IA, quand d’autres intentent des actions en justice.

Dans ce paysage contrasté, Le Monde fait le pari d’une intégration encadrée de l’IA au service d’un journalisme visible, valorisé… et rémunéré.